Le bilan
Voilà, le temps passe, petit à petit, et fait son oeuvre. Lundi, nous serons le 14, cela fera donc un mois depuis ce jour douloureux de la prise de sang négative.
C'est étrange de voir comment l'on peut vivre deux FIV de manière aussi différente. J'ai vécu l'échec de la 1ère comme un véritable tremblement de terre, peut être (sans doute) le fait qu'il n'y ait pas eu d'embryons, et donc qu'il a fallu me poser la question "et s'il n'y en a jamais?" Les 18 mois d'attente avant la 2ème tentative auront été en quelque sorte hantés par cette question, et je dois bien avouer avoir vécu la trouille au ventre à l'idée que l'histoire se répète. Au final, cette 2ème tentative se sera soldée par un mini miracle : 2 embryons! J'ai eu la chance de pouvoir les porter, même si hélas cela n'aura duré que quelques jours. Bien évidemment, la déception que cela n'ait pas marché reste immense, et pourtant j'essaie de me convaincre qu'il reste de l'espoir pour la prochaine tentative.
Le bilan est donc globalement positif, et pourtant, Dieu que c'est difficile! Parce que oui, il y a eu des embryons mais...
Et s'il n'y en avait de nouveau pas à la prochaine tentative?
Et si aucun embryon ne s'accrochait jamais?
Et si...?
Et si seulement je pouvais juste arrêter de me torturer, ce serait tellement plus simple...
Les jours qui ont suivi la prise de sang ont certes été moins douloureux que l'échec de 2010, mais, même si je pensais être préparée au mieux, j'ai versé (encore) toutes les larmes de mon corps. J'ai pleuré sur ces deux "mini-nous" que j'aimais déjà, tout en me répétant qu'il était absurde de m'être attachée à des cellules parce, objectivement, à ce stade là, ils n'étaient rien de plus. J'ai pourtant l'impression de vivre un deuil, il y a des jours où tout va bien, où je suis simplement capable d'apprécier le moment présent, et des jours où l'avenir me paraît sombre. Je ne sais pas si l'on arrive un jour, tout simplement, à se "blinder", et à encaisser les chocs sans broncher. J'en doute.
Voilà, le temps va continuer à passer, et je vais aller mieux. Forcément.